Saviez-vous que 30% des récifs coralliens dans le monde sont en grave déclin et que d’ici 2030, on estime que 60% seront perdus ? 

Il est urgent d’agir.

Et si vous pouviez contribuer à faire bouger les chiffres ? 

Le programme d’étude Bora-Biodiv menée depuis 2019 a montré que l’état de santé des récifs coralliens de Bora-Bora est resté stable depuis 2006. Ce résultat est lié à l’engagement de la commune de Bora Bora, de mettre le développement durable au cœur de sa politique liée à l’eau potable, à l’assainissement des eaux usées et la gestion des déchets. La protection de l’environnement exceptionnel de la perle du Pacifique est aussi un objectif majeur de la collectivité (comme le pavillon bleu), pour le bien-être de ses habitants et des générations futures, mais également une condition indispensable à un développement économique touristique haut de gamme. Elle a ainsi su intégrer ses opportunités économiques à une justice sociale (emplois, tarification solidaire et sociale) et à son histoire culturelle, vers un progrès écologique exemplaire.

Bora Bora, très impliquée dans la recherche de solutions techniques innovantes adaptées à ses problématiques spécifiques, peut être considéré comme un laboratoire du futur, par ces nombreuses réalisations mais également par ces projets, le projet SWEET/IANOS : Mettre en place une transition énergétique vers des énergies propres (Energie Thermique des Mer, solaire, hydrogène) afin de limiter au maximum l’utilisation d’énergie fossile (production électrique, véhicules, bateaux, …). Limiter les importations de biens de consommation (agricole, aquacole…) en développant un accès local et fiable (sous serre) à une large variété d’aliments de qualité.

Un tel équilibre entre conservation des récifs coralliens & développement touristique est unique dans le Pacifique. Et ce résultat montre que Bora-Bora doit être un laboratoire du futur car sur cette île, tous les acteurs de la mer sont engagés à protéger leur environnement tout en permettant le développement raisonné de l’activité touristique. 

Mais, cet équilibre reste fragile et peut basculer à tout moment vers la dégradation de l’écosystème algale, d’une part, à cause des changements climatiques globaux, et d’autre part, à cause de la pression démographique et touristique qui ne cesse de croître dans le lagon de Bora-Bora. 

L’installation d’une plateforme environnementale, composée de 4 stations de mesures, aussi appelées bouées connectées, s’inscrit dans la poursuite de cet objectif de laboratoire du futur. 

La technologie au service de l’environnement

Cette installation permettra de suivre en temps réel la qualité de l’eau et ces paramètres physico-chimiques et acoustiques via des analyseurs d’eau et l’enregistrement en continu et en direct des sons émis par les poissons, les crevettes et les crabes. A travers une application web dédiée, l’ensemble de ces mesures seront à la disposition de la collectivité, des scientifiques, des scolaires et des mécènes pour évaluer en temps réel la situation environnementale et la biodiversité mais aussi les tendances à venir, mettre en place des actions de prévention, sensibiliser le public et les visiteurs à travers des ateliers de restitutions ou des outils de communication.

Actuellement, des sondes acoustiques sont déjà implantées pour étudier les comportements de la biodiversité marine et mesurer la pollution sonore engendrée par les activités nautiques. La mise en place d’un rāhui (réserve marine) fait également partie des actions menées par la Commune en accord avec la population locale et les acteurs du lagon.

Ce réseau de surveillance (qui peut être comparé à nos montres connectées qui suivent notre état de santé) doit nous permettre de suivre la tendance écologique dans le temps et d’anticiper les trajectoires négatives (comme par exemple la prolifération algale) et de les corriger afin d’améliorer la qualité de vie dans le lagon.

Impliquer la société civile

Aujourd’hui, une étape importante de toute recherche, c’est de savoir communiquer et de communiquer vers et pour la société civile. Ainsi, nous sommes conscients que dans le monde actuel, il faut certes étudier l’effet de l’Homme sur l’environnement avec une rigueur scientifique, mais il faut surtout communiquer les résultats et sensibiliser la population polynésienne et les visiteurs étrangers venant voir la beauté de nos récifs coralliens à Bora-Bora. 

Les résultats scientifiques seront régulièrement publiés dans les plus grands journaux scientifiques mondiaux. Une base de données acoustiques sera également créée et mise sur le site internet du CRIOBE (www.criobe.pf – l’un des 5 plus grands laboratoires au monde sur les récifs coralliens). Grâce à la connexion en temps réel, chaque bouée pourra envoyer les données sur différents serveurs informatiques et téléphones portables. Ainsi, toutes les écoles de Bora-Bora seront équipées d’un ordinateur et d’une connexion avec les 4 bouées pour connaître en temps réel « la météo du jour » des récifs coralliens. Tout financeur aura la même application sur son téléphone portable afin de connaître en temps réel l’état de santé des récifs coralliens à Bora-Bora. 

Afin de rendre plus ludique cette innovation technologique, les sons enregistrés par les bouées pourront être entendus et le comportement des poissons vu via le développement d’une application pour un casque en 360° : “immersion dans le monde visuel et sonore des récifs coralliens de Bora-Bora ». 

« Ce lagon est le miroir de la terre, tout ce que l’on fait sur la terre se reflète dans l’eau et toute pollution sur la terre se retrouve dans l’eau. »

Gaston TONG SANGDocumentaire Outre-mer la 1ère – Bora Bora, le laboratoire du futur.